Objet: Coordination de la production et de la distribution des masques dans la Somme
Mesdames et Messieurs,
Dans son allocution du lundi 13 avril 2020, le Président de la République a annoncé vouloir » déployer tous les moyens nécessaires à la protection de la population. En complément des gestes barrières […], l’Etat à partir du 11 mai en lien avec les maires devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique. Ce sera possible grâce à nos importations et grâce à la formidable mobilisation d’entrepreneurs et de salariés partout sur le territoire pour produire massivement ce type de masques. »
Cette démarche appelle un effort collectif tant de l’Etat et des collectivités locales que des employeurs car nous devons répondre ensemble à l’impératif de donner aux Samariens les moyens de se protéger et de protéger ceux qui les entourent.
Face à des besoins importants et à des capacités de production à ce jour limitées, il nous faut nous organiser.
A cet effet, je tiens d’abord à vous rappeler les différents types et usages de masques existants.
Les principaux masques sanitaires sont :
– d’une part, les masques chirurgicaux (norme NF EN 14683) qui visent à réduire la projection de gouttelettes émises par les personnes qui les portent. Ils sont réservés aux professionnels de santé et aux malades atteints du Covid-19 ;
– d’autre part les masques de protection dits « FFP » (norme NF EN 149:2001) qui sont des masques de protection respiratoire, filtrants, empêchant les personnes qui les portent d’inhaler de très fines particules en suspension dans l’air. Ils sont réservés aux personnels de santé en contact avec des malades atteints du Covid-19 et à des professionnels de certains métiers exposés (chimie, bâtiment, etc.). Dans le cas du coronavirus, il est réservé pour les situations à risque, réalisées par le personnel soignant, quand il existe des possibilités de propulsion de gouttelettes contaminées, notamment lors des gestes invasifs.
Un masque normalisé est un masque revendiquant la conformité à une norme. L’apposition sur son conditionnement et le cas échéant sur le masque lui-même d’un marquage CE ainsi que la mention de la norme dans la notice et/ou l’étiquetage attestera de sa conformité aux exigences essentielles de sécurité et de performances.
Par ailleurs, il existe les masques à usage non médical, aussi appelés « grand public ». En complément des gestes barrières, ces masques offrent une protection adaptée pour certaines activités professionnelles en dehors du domaine médical. Deux nouvelles catégories ont ainsi été définies, avec des spécifications adaptées :
– les masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public (catégorie 1). Ces masques seront proposés à des populations amenées à rencontrer un grand nombre de personnes lors de leurs activités (hôtesses et hôtes de caisses, agents des forces de l’ordre, etc.).
– les masques de protection à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe portant ces masques (catégorie 2). Ces masques sont destinés à l’usage d’individus ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes dans le cadre professionnel. Ils pourront être portés par l’ensemble des individus d’un sous-groupe (entreprise, service) lorsque le poste ou les conditions de travail le nécessitent.
La production alternative ou artisanale doit se référer a minima à la norme AFNOR SPEC S76-001 du 27 mars 2020. J’attire votre attention sur le fait que ces masques sont réalisés sous la responsabilité du fabricant, s’agissant d’une auto-certification.
Enfin, il existe des masques « faits maison », non normés et non testés. En effet, des initiatives solidaires apparaissent et proposent des masques constitués d’une ou plusieurs bandes de tissu généralement en coton. Ils ne répondent pas aux standards de qualité attendus par les professionnels de santé. En général, les masques en tissus non normés et non évalués ne sont pas des masques de soins prévus pour une exposition à un risque biologique. Cependant, ils peuvent répondre à un besoin pour des personnes non directement exposées en association et en complément de l’application stricte des gestes barrières. Il est important de souligner que ces masques doivent être changés très régulièrement.
Je précise par ailleurs que l’utilisation des masques doit répondre à certaines prescriptions seules garantes de leur efficacité. Il convient ainsi :
– avant de mettre un masque : de se laver les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique ;
– d’appliquer le masque de façon à recouvrir le nez et la bouche et de veiller à l’ajuster au mieux sur le visage, notamment en vérifiant l’absence de jet d’air dans les yeux lors d’une expiration forte ;
– d’éviter de toucher ou déplacer le masque une fois qu’il est porté ;
– pour retirer le masque : de l’enlever par derrière (ne pas toucher le masque), de le jeter immédiatement dans une poubelle fermée s’il est à usage unique et de se laver les mains ensuite. Les masques réutilisables doivent être lavés conformément aux recommandations du fabricant.
– de changer de masque : dès lors que l’on boit ou que l’on mange ou lorsqu’il s’humidifie ;
– de se laver les mains à chaque fois que l’on touche un masque usagé ;
– de ne pas réutiliser un masque à usage unique.
Dans le contexte actuel, la demande de masques augmente fortement. Bien que de nombreuses initiatives se développent dans le département pour fabriquer des masques, il apparaît que le besoin local nécessitera de solliciter des filières de production à d’autres niveaux et notamment régional. Il nous faut ainsi garantir l’adéquation de la production et de la distribution de masques.
A cet effet, il convient :
– de quantifier précisément le besoin qui est exprimé par les collectivités territoriales et par les employeurs.
– d’identifier les filières de production existantes ou en développement dans le département, en complémentarité avec les travaux menés dans ce sens au plan national et au plan régional. Dans un contexte où la commande publique et privée sera amenée à se structurer et à s’amplifier de jour en jour, l’intégration des initiatives de notre territoire avec les filières qui émergent au plan régional doit être soutenue. Il convient en effet d’assurer une étroite coordination des initiatives départementales avec la plateforme installée par la Préfecture de Région, la Région Hauts-de-France et la Chambre de Commerce et d’Industrie Hauts-de-France qui vise à faire émerger des filières de production (http://entraide.hautsdefrance.cci.fr/ ). A